En la boca del infierno - Lanzarote (juillet 2023)

Une fois les vacances annoncées, en général on ne fait jamais de vieux os en ville. Même si on est exténué·es, qu'on a envie de se poser dans le calme et la volupté, l'idée de prendre le large s'impose largement et rapidement en nous. Alors on anticipe comme on peut, on essaie de penser à tout, à nos choses mais aussi à celles des enfants même si on est certains qu'on va oublier des trucs, planqués derrière une porte, sous les lits, ou parce que quelque chose nous aura pris la tête et fait oublier le reste. En plus on prend l'avion de Barcelone et on doit relier la ville catalane d'ici six heures du matin. Largement faisable mais stress multiplié.

Sur la route, Tossa del Mar nous attrape par le col. Pour résumer, Tossa c'est l'équivalent espagnol du Collioure français. Le bled est mignon tout plein et la promenade de mer, idyllique. Elle est surplombée par un château sur une falaise battue par les vagues. Le restau qui nous accueille prend bien garde de ne pas nous exposer aux déjections des mouettes, particulièrement en forme ces temps-ci. Une autre française en a fait les frais il y a peu de temps. 

La route vers Barcelone est tranquille. Dans la voiture tout le monde roupille presque vu qu'il n'y a pas grand chose à voir autour. En parcourant la Ronda, pas mal de choses ont changé depuis notre dernière venue. La ville poursuit sa mue gentrifiante en créant un espace ZFE qui exclue d'emblée les véhicules des prolos. Du noir à la presque lumière. Celles du port de Barcelone nous éclairent à peine mais nous laissent entrevoir un espace gigantesque, un horizon obstrué de hangars et de conteneurs à perte de vue. Il n'y a pas l'air d'y avoir grand monde, l'activité est suspendue mais on devine qu'il ne faudra pas grand chose pour qu'elle reprenne. Il n'est pas trois heures lorsqu'on aborde l'entrée de l'aéroport. Sur les bas côtés, pas mal de voitures en stationnement, certainement celles des personnes en attente de quelqu'un qui doit atterrir prochainement mais qui ne veulent pas s'acquitter des tarifs des parkings. La nuit sur le notre est agitée, entre les portières qui claquent, les voitures qui arrivent et celles qui partent, le signal de la navette qui relie le parking au terminal. On dormira mieux ce soir.

Gloria in excelsis deo - 9 juillet

Lanzarote c'est une île des Canaries - rien à voir avec les oiseaux, mais plutôt avec les chiens - qui doit faire 30 km d'est en ouest et 60 km du nord au sud. A priori on va pas s'user les fesses dans la voiture mais juste assez pour qu'on y retrouve à la fin du séjour des restes de bonbons, une demi-douzaine de bouteilles vides, des chaussettes et du sable. C'est la règle. 

L'hôtel ressemble à une résidence nord-africaine (rien d'alarmant jusque-là), avec des petits pavillons jumelés envahis par des anglais dont la plupart arriveront en taxi de l'aéroport d'Arrecife et resteront le cul vissé sur leur transat durant quinze jours. L'objectif : rentrer le plus rouge possible à Londres sans avoir franchi le portail de l'hôtel, excepté pour aller chercher des bières ou aller directement les écluser dans l'un des 250 pubs irlandais du bled. Une fois que l'on se soit fait extorquer de 200 balles supplémentaires parce-qu'on-n'a-pas-fait les-choses-comme-il-faut-mais-on-a-de-la-chance-parce-que-normalement-c'est-plus-cher, on va prendre un petit bain à la piscine, juste en face de notre logement. Je me fais enrôler de force par l'équivalent espagnol du jack in the box pour un water polo d'anthologie durant lequel j'ai allègrement fait péter mon score de buts durant une partie. Classe.

Pour notre premier jour, nous faisons une escale rapide à Puerto Calero, décrite par le Routard comme une étape obligée pour celleux à qui il leur manque un t-shirt Tommy Hilfinger. On décline l'offre d'une visite des fonds marins à un prix ne défiant aucune concurrence pour atterrir dans un lieu complètement snobé par les touristes : Playa Quemada. Quelques bicoques en bord de plage et un sable noir qui nous rappelle que l'archipel est né dans le chaos et la violence, une violence qui n'a pas refait surface depuis deux siècles mais qui reste constamment sous surveillance des vulcanologues. Je me fais fouetter par le sable qui vole pendant que les filles s'amusent à descendre la dune noire qui prolonge la falaise. On pousse vers Punta Papagayo, au bout d'un sentier qui nous amène au point le plus bas de Lanzarote, dans une crique où la mer est bleue. Paradisiaque.

Playa Quemada

Playa Quemada

El diablo de Timanfaya - 10 juillet

Sur l'île, il y a au moins 300 cônes volcaniques. Les chances de faire face à une poussée magmatique de grande ampleur sont assez sérieuses. Là où c'est plus marrant c'est que, comme les cônes sont répartis sur l'île, on sait même pas d'où ça viendra. A titre de renseignement Lanzarote c'est un micro séisme tous les deux jours. La dernière fois c'était à la Corona, que l'on verra plus tard. Aujourd'hui, c'est une excursion à Timanfaya qui nous attend, épicentre volcanique de l'île. Le paysage y est lunaire, comme si une armée de tracteurs avaient labouré le secteur. En fait c'est du basalte, vestiges de la dernière éruption de 1824. Autour de nous, des volcans aux cratères découverts, d'autres ne demandant qu'à exploser, des décrochements de montagne. Le secteur est aride et personne ne peut s'y aventurer seul. C'est au pied de l'un de ces monts que nous faisons du dromadaire avant de prendre la direction du Tijo où un bus nous amènera faire un tour dans les environs surprotégés.

Au pied de la maison de César Manrique, qui est aussi un restau, fume un foyer où la lave ne demande qu'à sortir. A cet endroit, la température atteint les 300°. La démo du préposé est impressionnante. Un fagot est envoyé dans le fond du trou et prend feu immédiatement.

La pause goûter s'effectue au Golfo, autre petit bled épargné par les touristes. Le serveur ramène des calamars à Salomé, des gambas à Misia en lui demandant de ne pas toucher car c'est très chaud. Donc, Misia le touche et se brûle avec son ramequin et le serveur doit s'activer pour lui ramener des glaçons et tout rentre dans l'ordre. De là où l'on est on a vue sur la mer, les enfants jouent avec une chatte et ses petits qui glandouillent sur un muret. On s'accroche les casquettes pour cheminer vers la laguna verde, un lac tout vert chelou appelé aussi el Charclo de los ciclos, d'une salinité incroyable. Sur le sentier, en contrebas, le cimetière des chapeaux et des casquettes emportés par le vent. Personne ne semble avoir tenté de les récupérer. Tant pis pour Tommy Hilfiger.

Un peu plus loin, nous faisons une halte aux Hervideros, structure basaltique dans laquelle s'engouffre l'océan. L'ensemble est presque labyrinthique, creusé d'escalier nous amenant au plus près des flots. On se perd, on se cherche, on se retrouve et on rentre au bercail pour le buffet. 

César Manrique craque des bulles - 11 juillet

A Lanzarote il fait toujours beau et pas chaud. La faute à un vent constant qui se couche parfois le soir pour s'amuser à soulever la poussière le lendemain matin. Aussi, les enfants ne restent pas toute la matinée dans l'eau. 

César Manrique, c'est l'artiste du coin. A peu près tout ce qui a de l'importance sur l'île porte son nom et le gars a essaimé ses oeuvres qui vont du simple portique jusqu'à la maison dans tous les coins de Lanzarote. Au delà de cette apparente folie des grandeurs, c'est aussi et surtout grâce à lui et à son blé que l'île doit d'avoir été protégée des spéculateurs qui ont fait un forcing incroyable dans les années 80. Manrique est monté au créneau contre tout ça et a en grande partie réussi son coup. Mis à part Arrecife ou Coste Teguise, le littoral a été protégé de l'urbanisation que l'on peut trouver sur las Palmas ou Tenerife. En privatisant les points stratégiques de Lanzarote, Manrique a aussi permis de les protéger de constructions dégueulasses et préserver un environnement qui fait aussi sa qualité de vie.

Sa maison de Tahiche est assez édifiante. En utilisant des bulles créées par le basalte, Manrique a dessiné une maison où les salons en plein air s'enfilent les uns derrière les autres. Les murs sont tapissés de ses photos, également de tout le tintouin qu'il a fait lorsqu'il a fallu protéger l'île de l'appétit vorace des spéculateurs.

C'est le moment choisi pour un bain fraîcheur à Coste Teguise. Mais le vent violent n'incite pas plus que ça à faire quelques brasses. Le village n'offre rien de particulier mais la jetée a un petit côté mélancolique. Au retour, on remonte par le musée du Campesino, dressé à la gloire des paysans de l'île, que l'on visite in extremis avant la fermeture.  

A la recherche des ovalines - 12 juillet

Ce matin on a trouvé une cucaracha dans l'appart. C'est déjà la quatrième de la semaine. Au delà de l'aspect festif, la cucaracha c'est aussi un cafard. Mais ceux que l'on trouve à Lanzarote, ce ne sont pas ceux que l'on peut croiser sous le meuble de mémé. Doré, mesurant 5 cm sur 0.5 cm d'épaisseur, le risque est grand d'avoir la désagréable sensation d'en écraser un lorsqu'on se lève la nuit pour aller aux toilettes. Avec une patience infinie, j'essaie donc de faire passer le truc par la fenêtre indemne, pour éviter d'en attirer d'autres.

L'objectif de la journée sera de ne pas se piquer aux cactus du jardin du même nom. Manrique a installé ce jardin botanique à l'intérieur d'une caldera. Autour de nous, des milliers de plantes incroyables qui prennent vie dans un environnement idyllique. C'est là aussi que je fais connaissance avec les Guanches, autochtones de Lanzarote, bien laminés par les espagnols et les français lors de la conquête.

On remonte sur Teguise, à quelques kilomètres de là. Teguise est l'ancien chef-lieu de l'île, supplanté par Arrecife. Depuis quelques temps les boutiques hipsto-vegans ont remplacé les gargottes ibères mais on parvient quand même à en trouver une vers San José. Blague à part c'est à peu près tout ce que l'on peut reprocher au bled qui baigne dans son jus, protégé du temps. Les rues en angle droit permettent de déambuler sans croiser de bagnole et de lorgner dans les boutiques tranquillement. A la sortie du village on freine des quatre pneus pour s'arrêter devant un cabinet des curiosités en plein air. La maison, abandonnée, est entourée d'objets divers, certains dans des niches ou formant des autels votifs au milieu desquels on déambule comme dans un cimetière. 

Teguise







Un peu plus loin, on pose nos guêtres à la caleta de Famara, un petit bled tout blanc, préservé du tourisme et construit au bord d'une langue volcanique. Quelques personnes du coin jouent aux cartes dans la rue revêtue de sable qui mène à la plage. Sur la jetée, l'océan est calme mais certaines maisons portent les stigmates d'une érosion intense. C'est la seule activité que l'on peut distinguer d'ailleurs, le village semblant s'être figé dans une période. C'est ici que l'on se pose sur la plage, fouillant les cailloux à la recherche d'ovaline, petite roche verte dont les artisans se servent pour des petits bijoux qu'ils refourguent sur les marchés. La fin de la journée approche et le vent toujours puissant. Quelques gamins tentent des plongeons sur la jetée, altérant à peine l'ambiance nostalgique régnant sur le village.

Caleta de Famara


Caleta de Famara



A l'hôtel, la délégation anglophone s'enrichit d'un groupe d'écossais ou d'irlandais qui occupent une grande tablée à côté de la notre. Les enfants tentent de mettre à profit la soirée autour du billard ou du ping-pong dont le vent rend la trajectoire de la balle assez alléatoire.

T'en veux du panorama ? - 13 juillet

On est arrivé depuis deux ou trois jours et déjà la voiture est revêtue d'une couche de sable que le vent ne parvient pas à nettoyer. Pas la peine d'attendre la pluie, je sais même pas si les habitants du coin savent ce que c'est. Et l'eau à peine. Celle du robinet n'est pas gérée par la compagnie Adour-Garonne ni puisée dans la rivière du coin, qu'il n'y a pas d'ailleurs. C'est du liquide désalée suffisant pour se laver mais impropre à la consommation. Par conséquent on tourne à l'eau en bouteille. Au restau du bar, elle est fournie gratos le matin au petit-déjeuner et devient tout à coup payante le soir lorsqu'il faut passer à table. On parvient à gruger une carafe de temps en temps malgré tout et on fait le plein de fruits en en escamotant quelques-uns le matin au buffet à volonté.

On voulait s'arrêter à Haria, à la recherche d'un ermitage que l'on n'aura jamais trouvé. On se rabat sur le village et sa petite allée ombragée en attendant que les filles se dégourdissent les jambes à l'aire de jeux.

L'arrivée au Mirador del Rio, c'est le royaume d'Hadès. Un paysage de Landes battu par un vent incroyable qu'aurait eu du mal à arpenter Heathcliff pour aller à la rencontre de Catherine. On commence à en avoir l'habitude mais Manrique a choisi ce coin pour y installer un autre restau. De l'intérieur, la vue est imprenable. En-dessous du balcon, un vide surplombe le bras de mer qui sépare Lanzarote de la Graciosa. De là où l'on est, l'île ne peut rien nous cacher. C'est un grand espace désertique sur lequel deux volcans occupent les 3/4 du territoire. En contrebas un port accueille les bateaux en provenance d'Orzola, notre prochaine destination. 

Mirador Del Rio




Avant le goûter, une ferme d'aloe vera nous dévoile ses plantations au travers d'un circuit au pied d'un volcan. Puis on reprend le voyage vers Orzola, où l'on profite d'un repas à l'auberge des Gallegos.

Orzola



La Cueva de los Verdes nous rappelle que l'île est fille du chaos. Ce tunnel a été creusé par la lave du volcan Corona il y a 25.000 ans. L'endroit est incroyable, on y accède par une bouche creusée dans la roche qui nous amène directement dans les entrailles de l'enfer. Durant tout le chemin une femme solitaire multiplie les demandes pour qu'on la prenne en photo contre les parois. La température est presque bonne (20°). C'est également en ce lieu qu'a été établi un centre d'étude sismique. Après l'ombre, la lumière. Calleton Blanco est une petite lagune protégée des rouleaux de l'océan, dernière étape de la journée. 

Calleton Blanco

Le soir, Misia a rencontré une petite anglaise avec qui elle passera un petit moment. Le vent est tombé. C'est le moment rêvé pour prendre un peu le pouls de Puerto del Carmen. Mais le centre-ville n'offre pas un grand intérêt. Entre les pubs irlandais et les boutiques chinoises, le bled n'est pas le plus authentique qui soit, celui où les vieilles et les vieux vont sortir les chaises et papoter dans les rues après dîner. Dans l'espace commercial, un ciné en plein air propose la projection de Bohémian Rhapsody, en audio individuel (chacun avec son casque). C'est le moment choisi pour remonter vers l'hôtel, au grand détriment des enfants déçus de devoir aller se coucher.

In vino veritas - 14 juillet

Un cable usb c'est la guerre. Deux cables usb, on peut s'entendre. Bien entendu c'est toujours le matin au moment de partir que surgissent les problèmes existentiels et la question cruciale : qui sera prioritaire pour recharger le téléphone ? 

Devant l'appart, les transats sont déjà pris d'assaut. Enfin il n'y a personne mais les résidents y déposent leur serviette avant d'aller déjeuner. S'il y a une serviette dessus, c'est qu'il est réservé, donc tranquille. Mais bon ça peut durer un bout de temps. Et ce même si un message à l'entrée interdit cette pratique. A ce sujet Céline ira dire deux mots à un anglais tout chauve et rouge qui lui dira qu'il s'était absenté 15 mn alors qu'il y avait personne sur le pieu depuis une heure environ. Vous pouvez continuer à cuire, nous on se barre de toute façon. 

Sur la route, le musée del Grifo nous fait de l'oeil. Un freinage à main à vitesse raisonnable permet de nous garer devant l'entrée. Ici pas de vignes en hauteur. Pour se protéger du vent, celles-ci sont enterrées au fond d'un trou dans le basalte et protégées par des murs de pierre. La récolte s'effectue à la main pour une production ne dépassant pas les 1500 l/hectare et uniquement destiné à l'exportation. Les lumbagos doivent être légion par le coin. 

On laisse Yaiza sur le chemin pour nous rendre directement aux salines de Janubio. Ce sont les dernières de l'île - ou presque mais la boutique sait y faire avec les clients en offrant des cacahuètes aux visiteurs. Playa Blanca n'est qu'à quelques encablures. On nous avait vendu le village comme une cité balnéaire sans intérêt mais la jetée a un cachet sympathique. Salomé en profite pour aller à la recherche d'une pochette étanche pour son téléphone pendant que Misia a une urgence d'acquisition d'album à dessiner. Céline tente de marchander des tresses  Comme on n'est pas loin de Papagayo, on décide d'aller y terminer la journée. 

Le bridge, c'est pas toujours mon dada - 15 juillet

On a beau être connu comme une star du bridge, il faut toujours se méfier de l'eau qui dort. Omar Sharif en a fait les frais lorsqu'il a fait l'acquisition de cette superbe maison troglodyte à Nazaret. Puisqu'il n'y a même pas dormi une nuit. La faute à ce propriétaire qui avait bien caché son jeu et qui lui a regagné illico la maison que Sharif, à sec, avait mis en jeu durant la partie. Bon la maison s'appelle toujours Lagomar, en hommage au docteur Jivago, mais en fait c'est tout juste s'il a passé le perron d'entrée. Le site est incroyable et a été aménagé par Manrique et Soto dans des cuevas et sur plusieurs niveaux. Une piscine au premier niveau et des salons disséminés dans les petites grottes surplombant tout ça. 

Lagomar






De piscine il en sera question également au Jameo de las aguas. C'est la suite du tunnel créé il y a 25 000 années par l'éruption de la Corona. En contrebas, un lac naturel d'eau claire dans lequel se sont développés des crabes blancs aveugles. C'est aussi dans ce lieu qu'a été créée la casa de los volcanes qui nous en apprendra énormément sur l'activité volcanique de l'île. Misia souhaite bien évidemment tremper les pieds mais se fait vertement rabrouer par les gardiens du bassin.

Jameos Del Agua





Le dernier arrêt de la journée est à Arrieta, station balnéaire dans son jus, épargnée par le tourisme. Le seul intérêt est la casa Juanita, maison servant de modèle pour carte postale.

C'est toujours au moment de partir qu'on se fait des potes. Salomé passe la soirée avec, pendant qu'on prend le frais et qu'on commence à rassembler les fringues. L'objectif est le même qu'au départ : ne rien oublier qui puisse finir dans la pièce objets trouvés de l'hôtel et qui nous coûterait une blinde à rapatrier. 

Hasta la vista, baby - 16 juillet

Les départs me rendent toujours mélancoliques. Toujours l'impression qu'il manque des choses à voir, à sentir, à écouter. L'impression que je reviendrai pas non plus ou alors que j'aimerais retrouver ces sensations si, par hasard, c'était le cas. Alors j'ouvre grand les yeux, les oreilles, j'essaie de renifler certaines odeurs que j'espère conserver en moi mais que j'oublierais une fois monté dans l'avion. 

Lanzarote fait partie de ces lieux hors du temps, où tout s'arrête et nous fait même remonter en arrière. Le temps du chaos qui laisse la place à un calme relatif mais qui, parfois reprend ses droits. C'est ce chaos aussi qui alimente les légendes, comme celle du curé de Marcha Blanca qui, lors de la dernière éruption, est supposé avoir arrêté la lave grâce à un bâton planté dans la terre. C'est aussi ce chaos qui créé la vie, la reprend, façonne le paysage à sa guise. Aux personnes à s'adapter. A nous à nous émerveiller. 




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