Gispet - Petit carnet de rando #3 - Les étangs de Bassiès (Ariège)

Jusqu'au dernier moment on se sera posé la question. On monte ou on monte pas ? Les nuages qui s'amoncellent sur nos têtes et la flotte qui commence à tomber à l'entrée de Tarascon ne nous incitent pas trop à l'optimiste. D'autant plus qu'il y a peu de chance que ça soit mieux à l'endroit où on se rend. Arrivés à Massada, au parking, pas mal de bagnoles qui stationnent. Certain·es de leurs occupant·es sont déjà parti·es en randonnée, d'autres ont passé la nuit à cet endroit et ne sont pas encore prêt·es à partir. Le ciel est encore chargé mais une petite troupe commence à prendre le sentier après le pont sur le Vicdessos. Il n'en faut pas davantage pour nous décider et on leur emboîte le pas.

La randonnée vers les étangs de Bassiès n'est pas des plus simples. Jusqu'au refuge il y a bien 6 heures de marche dont  3 au moins sur un sentier assez raide. Les premiers mètres sont assez rudes mais il suffit juste de trouver le bon rythme et ça se fait tout seul. Le sentier est bien tracé et la montée s'effectue en lacets serrés au milieu de la forêt. En temps normal quelques trouées dans la végétation permettent de jeter un oeil sur la vallée en contrebas mais la brume qui acompagne les quelques gouttes de pluie ne permettent pas de voir grand chose pour le moment. A cet endroit de la randonnée on est assez protégés de l'eau mais quelques minutes plus tard ce n'est plus possible. Une petite pause pour enfiler les ponchos et on repart de plus belle. Le sentier est vraiment encaissé nos pas, pas toujours assurés. On rejoint le GR10 peu après. Le marquage est des plus alléatoires et on avance parfois au doigt mouillé. La partie la plus délicate est celle avant le verrou d'Escales. Pas mal de caillasses et un sentier pas clair mais l'arrivée au sommet vaut vraiment le détour. On débouche sur un plateau hostile, battu par les vents et l'humidité. Les ponchos s'envolent et ne nous servent plus à grand-chose. On décide de bivouaquer à cet endroit, caché derrière le barrage d'Escales histoire de reprendre quelques forces. 

La suite du sentier sera une formalité. On s'engage dans le cirque lacustre de Bassiès le long d'un sentier demandant pas mal de prudence si on veut pas y laisser un os. Mais c'est plat jusqu'à l'étang majeur et jusqu'au refuge bien calé au fond de la vallée. A cet endroit, vaut mieux oublier les commodités de la vie moderne. Pas de réseau excepté sur la dalle en bord de rivière et des chiottes pas accessibles avant 17h00 pour des raisons de capacités. Sinon l'endroit fait rêver. Enfin il le ferait encore plus s'il faisait pas 10 degrés et s'il y avait un peu de soleil. Là on se croirait presque à l'entrée du royaume d'Hadès. Mais comme c'est le seul lieu de vie à des kilomètres à la ronde le curseur de bien-être a forcément bougé. 

Le lendemain, les rayons de soleil qui viennent s'éclater sur les cîmes autour de nous nous font apprécier le sacré potentiel du coin. Toutes représentent des invitations à venir s'y balader. Au petit-déjeuner les projets vont bon train, notamment pour aller sur la Pique Rouge mais un guide nous calme vite. Du refuge il est possible bien entendu de revenir par le même chemin mais, comme on vient pas souvent dans le coin, on se dit qu'on va prendre une autre voie. Direction le port de Saleix. Déjà, remonter le cirque pour atteindre le port de Bassiès à 1933 mètres, c'est pas de la tarte. On y arrive au prix de 45 bonnes minutes de marche. A ce point on entame une première descente vers le port de Saleix. On laisse sur notre gauche le petit étang d'Alate avant de remonter un sentier assez raide et étroit qui demande pas mal de prudence et un pied sûr, d'autant plus que la brume est retombée. Ce ne sera pas la dernière difficulté car la descente vers le port de Saleix est une rude épreuve pour les cuisses et les genoux. On arrive à la bifurcation Saleix-Aulus. On prend à droite et le sentier disparaît dans les herbes. On chute plusieurs fois dans le gispet avant de se retrouver le cul trempé à quelques mètres de là. A partir de ce moment, la descente sera tranquille. On croise une cabane à berger et un résident qui a privatisé un vieux refuge pour venir y glander le dimanche. Le seul bémol est qu'en empruntant ce chemin, il va falloir traverser Auzat et se taper les 30 minutes de bitume pour rejoindre le parking de Massada.

 


 


 


 


 


 


 


 


 


 





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