10/07 : La matin, on fait une découverte rapide du secteur de Ramalde. Localiser la boulangerie, la tasca locale et l'hypermarché, c'est à peu près tout ce qu'on a à portée mais ça suffit largement. Boavista, c'est le quartier résidentiel de Porto avec les maisons de haut standing de l'avenue de Boavista qui mène directement à la plage. Après déjeuner, on relie directement la Sé de Porto. Le quartier de São Bento est en totale réfection et un monde fou trottine autour de la cathédrale. Des années que je n'y ai pas mis les pieds. L'intérieur est toujours aussi superbe et le cloître, sur deux niveaux, très sobre. Plutôt que repartir vers le centre, on descend par le vieux quartier de la Ribeira. Il y a à peine vingt ans, c'était un quartier populaire, les gamin·es courraient par les rues. Mais tout à changé très rapidement. L'insalubrité du quartier et la proximité du Douro ont attiré les promoteurs qui ont racheté à vil prix les immeubles qui menaçaient ruine. La Ribeira a perdu 1/3 des habitant·es en peu de temps. Il reste encore quelques boutiques traditionnelles mais une bonne partie des fonds de commerce sont oocupés par des boutiques d'artisanat et les restaus qui deviennent de plus en plus chers au fur et à mesure qu'on descend vers le fleuve. Les petites rues conservent malgré tout un certain charme ainsi que les quais, même si l'activité touristique a complètement pris le dessus sur tout le reste.
11/07 : Il nous tardait de revoir le Bolhão. La dernière fois il était en réfection. C'est désormais devenu un marché tout nickel. Les vendeuses alimentaires du premier étage avec les mollusques tout chelous ont été virées pour laisser la place aux créateur·rices végan-ethik et les restaurants n'ont plus grand chose à voir avec les échoppes que l'on pouvait trouver à l'époque. Pour manger on se rabat vers la Confeitura située en face, sorte de brasserie mythique qui, fort heureusement, baigne encore dans son jus. On file ensuite vers la librairie Lello devant laquelle s'est formée une queue organisée de 30 mètres de long. On laisse tomber pout repartir vers le Carmo et redescendre vers des quartiers moins touristiques mais plus authentiques. Miragaia offre un havre de paix, notamment la petite promenade surplombant le rio et la pelouse défraîchie sur laquelle musardent les étudiant·es.
12/07 : Jour de relache dans nos visites. C'est dimanche, on en profite pour aller voir la famille au nord, près de l'estuaire du Minho. C'est l'occasion de faire connaissance avec la descendance et de découvrir la petite ballade qui mène à la plage. En dix ans, les cousin·es n'ont pas trop changé et le coin est toujours aussi frisquet quand à l'intérieur des terres on bat toujours des de chaleur. On est accueilli·es commes des rois et on quitte le lieu un peu à regret en fin d'après-midi pour rendre la voiture de location.
13/07 : Batalha c'est le lieu de rassemblement de toutes les luttes sociales à Porto. Le dimanche le quartier est presque vide et il faut parvenir à l'entrée du Pont Dom Luis sur le Douro pour voir l'activité croître. Au-dessus du fleuve à 124 mètres les conducteurs du métro aérien tentent d'éviter les piéton·nes circulant de part et d'autre de la voie. Au bout du pont c'est Gaia où trône le couvent du Pilar qu'on ne pourra pas voir étant donné qu'il est en réparation. On descend par le téléphérique, en vue plongeante et rapide au-dessus des maisons du quartier. En bas c'est la fête, des fanfares défilent sur les quais mais, c'est à ce moment-là qu'on décide d'aller manger. Le mercado Beirariba est un véritable aimant à touristes auquel il est défficile de résister, à plus forte raison lorsqu'il est tard et que les tascas environnantes sont pleines comme des oeufs. Au sortir de table, on se dirige vers la cave de la quinta de Bom Dia, petite production de Porto sise à Sabrosa, un peu plus haut sur le Douro, qui tente de survivre au milieu des monstres que sont Sandeman, Calem ou Ferreira. Pour la dégustation, les verres sont bien chargés et on est guillerets pour repasser le Douro pour l'exposition dédiée à Amalia Rodrigues dans l'alfandega de Porto, immense entrepôt créé par J. Colson, devenu le centre des congrès de Miragaia. On finit la journée à la Casa da Horta, lieu autogéré et cantine populaire sans fenêtre pour les nécessiteux·euses du quartier.
BO : A Thousand Words - Gutters
14/07 : On prend le train pour Aveiro dans l'idée de faire un peu de moliceiro sur les canaux de la ville. Aveiro, c'est vendu comme le Venise du Portugal mais ce n'est pas faire un cadeau à ses habitant·es car on ne peut être que forcément deçu·es si l'on prend la ville italienne comme référence alors que la ville a un cachet tout personnel. Las, les petits bateaux sont à l'arrêt, l'eau des canaux ayant subi une contamination dont on ne connaît pas la teneur. Après manger, direction les salines à la sortie du bled. Quelques pernas longas y traînent à la recherche de quelques bestioles à manger. Mais la spécialité du coin ce sont les ovos moles, patisseries à l'oeuf que l'on trouve dans toutes les boutiques depuis la gare dans la rue Lourenço Peixinho. A l'intérieur du bled, quelques maisons superbes. Ce qui l'est moins c'est que les fascistes de Chega semblent avoir pointé la ville comme objectif futur, en témoignent les grosses affiches de pub présentes un peu partout.
15/07 : A quelques mètres de notre maison de Ramalde s'élève la fondation Serralves, grand domaine au milieu duquel trône un batiment créé par Alvaro Siea Vieira. Trois niveaux d'exposition se superposent dont une partie importante consacrée à la lutte LGBT. A noter l'excellent boulot d'Aria Dean (Abattoir) mais surtout de Nalini Malani et son installation vidéo "Can you hear me ?" composé de 88 animations sur la violence masculine qui se succèdent. Dans le jardin une vingtaine de modules sont exposés. On revient dans Baixa pour un goûter au Portugues de Gema qui reverse une partie des recettes au social. Une petite terrasse entre les maisons nous accueille pour une phase de repos. Au retour, on remonte vers la rue Miguel Bombarda qui n'offre pas grand chose de fameux malgré ce que nous disent les guides. Mieux vaut pousser vers la Cedofeita, avenue perpendiculaire à la Bombarda, avec ses mosaïques traditionnelles et ses échoppes assez variées. C'est l'axe commercial de Boavista.
BO : I Had Plans - False Positive
16/07 : Si Porto semble en pleine transformation, Afurada baigne dans son jus. Un bled au bord du Douro, quand celui-ci n'est plus tout à fait un fleuve et pas encore l'océan. Des grillades dans les rues et des maisons décorées de drapeaux du FC Porto. C'est kitsch mais c'est aussi le Portugal que l'on aime. Après manger, un véhicule amphibie de l'armée nous amène pour une ballade sur le Douro entre le pont de l'Arabida et la Marina. Un vieux portugais nous fait la conversation pendant un moment. Le gars a pas mal bourlingué, a bossé au Brésil, en France avant de revenir au pays comme pas mal d'émigré·es.
Après notre ballade fluviale, il faut revenir sur nos pas pour atteindre la rive droite à Foz Do Douro. Le farolim de Salgueiros s'avance dans l'océan pour marquer l'entrée vers Porto. On trempe juste les pieds avant de repartir vers le centre par le vieux tramway qui nous ramène vers la tour dos Clerigos. De là on rejoint le quartier du bolhão où nous devons assister à un concert de Fado à l'Ideal Clube do Porto en compagnie de Ricardo Monteiro et Clara Cortez, ainsi que des guitaristes Hugo Reis et Miguel Dias.
BO : Adorno - Fetishized Facts
17/07 : A Barcelos le jeudi c'est jour de marché. Le campo da Republica est entièrement occupé par les vendeurs de slibards, de vaisselle et de bouffe de la région et ce pour la journée. D'habitude bondé, aujourd'hui c'est assez tranquille. Le bled abrite aussi le musée de la poterie comportant, au delà des céramiques traditionnelles, des travaux plus imaginatifs, chimères indécentes et colorées qui occupent tout une partie du premier niveau. Au 2e, une place est faite à certaines céramistes locales dont Rosa Ramalho.
18/07 : Journée pépère au jardim do Palacio de Cristal au milieu duquel trône le pavillon Rosa Mota. La galerie municipale accueille quelques oeuvres d'artistes portugais par le biais d'installations bien chelous. En bord du jardin, superbe vue sur le Douro. A quelques encablures plus loin, le centre de photographie n'offre pas d'intérêt particulier si ce n'est que c'est une ancienne prison où les cellules sont divisées en cercles au premier niveau.
19/07 : Matosinhos c'est la station balnéaire des portuenses. Comme l'eau n'est pas très chaude, on en profite pour assister à des prestations de beach-volley. Ca rebondit pas trop mais c'est assez spectaculaire. A noter que la petite ballade est possible grâce à une passerelle qui longe le bord de mer quasiment jusqu'à Foz. On termine la journée par la visite à l'aquarium, un peu cheap.
20/07 : Le musée Soares dos Reis fait partie des musées nationaux. A l'intérieur une collection classique de peintres réalistes portugais et quelques belles pièces contemporaines mais le site vaut davantage le détour par son côté architectural car le palais est de toute beauté même si un peu défraîchi. Un vélodrome a été construit au XXe siècle dans le jardin qui sert dorénavant de lapidaire.
BO : Pointing Finger - Comeback
En suivant, l'église de São Francisco n'a rien de comparable. Inscrite au patrimoine de l'Unesco, l'intérieur baroque brille de mille feux (sublime arbre de Jessé), à tel point qu'il ne reste presque pas de morceau non recouvert de feuille d'or. L'édifice est attenant à l'ancien hôtel des douanes reconverti en espace muséal dont le sous-sol est occupé par les catacombes lorsque les sépultures des églises ont été déplacées.
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