Stalingrad - Anthony Beevor (2001)

Inutile de s'attarder sur les bilans en pertes humaines que la bataille de Stalingrad a pu occasionner, mais en gros c'est l'équivalent d'une ville comme Toulouse qui y est restée. Entre juillet 1942 et février 1943, vont s'affronter sur la Volga la 6° armée de Paulus et la 62° de l'armée rouge. Pourquoi Stalingrad ? D'abord pour l'impact et la référence à Staline qui assurément provoquerait une défaite psychologique si la ville tombait. Mais également parce qu'en faisant sauter le verrou, Hitler s’offrait l'accès à tout le pétrole d'Azerbaïdjan. Beevor passe d'un camp à l'autre, faisant état des forces en présence. Dans un premier temps favorable à la Wehrmacht, la situation va peu à peu lui échapper pour devenir un bourbier dans lequel les allemands vont définitivement s'enfoncer. 
Beevor laisse les idéologies au vestiaire pour ne retenir que le destin et la vie quotidienne de ces hommes laissés en pâture à ceux qui n'en avaient rien à foutre, aveuglés par une envie de prestige, finalement unique moteur de leur entêtement. Entre les rafles opérées par les soviétiques en quête de chair fraîche pour alimenter les régiments qui se faisaient dézinguer par devant mais aussi par derrière car le NKVD n'aimait pas ceux qui reculaient, et le haut-commandement allemand laissant ses soldats crever de froid dans l'hiver russe, une fois sur place ceux qui avaient la malchance d'être sur le front de l'Est n'avaient plus trop le choix. Une fresque dense, parfois plombée par des pages de stratégie militaire pas toujours claires pour le premier venu, d'une incroyable richesse documentaire.

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