Les raisins de la colère - John Steinbeck (1939)

Chassés par la crise de 1929, les Joad sont contraints de quitter leur Oklahoma natal pour les riches terres de Californie qui auraient la capacité d'absorber toute la misère située à l'est. Attirés par cette vision idyllique, ils ne vont pas tarder à découvrir un miroir aux alouettes, proposé par les grands patrons qui profitent surtout de la faim des nouveaux-venus pour leur extorquer leur force de travail contre une misère. Si la plupart des familles se résignent à cette situation, d'autres tentent de résister, se serrent les coudes, se révoltent pour faire bouger les choses. C'est le cas de Tom Joad, de Jim Casey, des syndicats qui tentent de ralier à eux  les crève-la-faim qui s'amassent dans des camps de fortune montés à la hâte par les patrons où ce qui est gagné d'un côté est repris de l'autre. La sombre histoire du capitalisme, quoi.
McCarthy ne faisait pas encore des siennes, mais nul doute que s'il avait déjà été là, le nom de Steinbeck aurait été en première ligne sur ses fiches. Non pas que Les raisins de la colère soit un brûlot révolutionnaire, mais il porte en lui les germes de l'éveil à une conscience politique, celle portée par le groupe d'hommes autour de l'ancien pasteur Jim Casey prônant la révolte plutôt que la soumission. Steinbeck nous amène à travers les States en suivant les traces de cette famille qui va faire front contre l'adversité grâce surtout à la mère, personnage central et ciment de la petite troupe qui a bien compris que la force vient du nombre et que les Joad s'en sortiront s'ils restent unis. Une belle fresque du prolétariat à l'américaine.

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