La rose et l'edelweiss - Roger Faligot (2009)

Tour d'horizon européen de la résistance juvénile au nazisme durant la seconde guerre mondiale. Un objectif commun mais des origines diverses pour ces mouvements qui prennent racine dans les rassemblements naturistes du début du XXe siècle, les hitlerjugend (Edelweiss Piraten), les mouvements de lycéens en France (GIF), ou même le mouvement zazou et le jazz, honnis pas les nazis (Swing Kids). Faligot dresse le portrait de ces gamin-e-s qui, pour faire comme les parents, comme les copains, par empathie, peu par conscience politique, ont pris le risque de leur vie pour un idéal. Ça commence par de petites provocations comme le port de l'étoile jaune par solidarité, le sabotage, pour finir par la lutte armée. Un temps ignoré par les forces occupantes, leur impact dans le combat devient si probant que les sanctions prises à leur égard augmentent d'intensité au fur et à mesure, passant de coups de règles sur les doigts, par l'emprisonnement/la déportation jusqu'à l'exécution pure et simple. Faligot ne se contente pas de dépoussiérer les archives mais part directement à la rencontre des survivants pour recueillir leur témoignage, celui d'ados qui n'ont pas hésité à mettre leur vie d'enfant entre parenthèses. Il en résulte parfois une résonance gentiment cocardière, appuyée par une réelle volonté de minimiser le rôle du parti communiste dans la résistance qui traîne comme un boulet l'alignement sur l'URSS et le pacte germano-soviétique. Même si l'ouvrage de Faligot n'a pas la neutralité attendue d'un travail historique, il constitue un document très détaillé et donne un coup de projecteur utile sur le rôle de ces jeunes oubliés par les commémorations nationales. 

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