

Pendant ce temps Jérôme Le Maire fait du vrai cinéma. Caméra sur l'épaule, une fanfare, un paysage triste à mourir que les acteurs vont se charger d'embellir, de lui donner les couleurs de l'arc-en-ciel. Le scénario ? On verra en cours de route, pas de temps à perdre avec ça. L'histoire ce sont les acteurs qui la feront, grâce à leurs rencontres, leurs coups de gueule, leurs bitures, leurs états d'âme. Un objectif toutefois : arriver à Munster à temps pour le carnaval. Bizarrement, si durant les premières minutes on a l'impression de visionner un reportage de France 3 Picardie, le film prend une toute autre dimension au fur et à mesure. Entraînés par Vincent, tour à tour amuseur, chauffeur de troupe, organisateur, les amis vont véritablement partir en quête d'eux mêmes. Certains y trouveront des confirmations, d'autres des révélations, ce Grand Tour prenant sans qu'on s'y attende un détour mystique et totalement mystérieux.
Mais le coup de force de cette fin d'année revient incontestablement à James Franco pour son adaptation de As I Lay Dying de W. Faulkner. Évitant les écueils d'une interprétation trop distante du bouquin et une fidélité excessive, Franco joue les équilibristes dans cette fresque dramatique qui vient s'achever dans le burlesque. Par ses images, l'utilisation du ralenti et du split-screen faisant apparaître le hors-champs, alternative réussie pour illustrer les multiples narrateurs de l'oeuvre originale (chroniquée ici), le casting impeccable (excellent Tim Blake Nelson et son incroyable dentition), il réussit à restituer le côté sordide de cette famille de Virginie minée par la pauvreté, les secrets de famille et les hypocrisies de chacun pour tirer la couverture à soi.
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