Cormac McCarthy - Le grand passage (1994)

Les Parham ne sont pas ce qu'il convient d'appeler de riches fermiers. Alors, quand le loup vient semer la désolation parmi l'élevage de chevaux, le père et les enfants n'ont d'autre solution que de le pister, d'être plus malin que lui afin de lui ôter toute intention de nuire. Mais l'aîné, Billy, ne se résout pas à le tuer. A force de patience, d'attention il devient son ami jusqu'à même lui éviter des souffrances inutiles en lui tirant une balle dans la tête lorsque l'animal, enlevé par des bandits mexicains, combattra dans l'arène contre des chiens... 
Le ton est donné. Après le bain de sang de Blood Meridian Mc Carthy revient à un style beaucoup moins spectaculaire avec Le grand passage, deuxième volet de la trilogie des confins que l'on peut aborder dans le sens que l'on souhaite. Ce passage c'est la frontière mexicaine que devront passer et repasser les Parham afin de rattraper les bandits qui ont assassiné leurs parents. La quête de deux frères qui les mènera à faire des rencontres hautes en couleurs (le vieux mexicain énucléé, je vous laisse découvrir comment, la troupe de gitans...) au cœur d'un récit où agit toujours le charme de l'écriture de McCarthy, opposant séquences d'aventures et réflexions philosophiques, pages plus légères et passages où ressurgissent les ténèbres, mais dans lequel parfois on arrive à se perdre, à se laisser engloutir par le verbe, par un délire mystique pas toujours clair, tant l'auteur arrive à en paraître bavard. Sûrement pas le meilleur de sa bibliographie mais un ouvrage qui vaut le détour pour quelques passages. 

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