Le silence l'amer #13 - Le journal des élections

Depuis dimanche les tractations continuent. Alors, apparemment la situation n'a pas l'air désespérée puisqu'il n'y a pas d'appel au sursaut républicain de droite à gauche comme tous les cinq ans. Mais il y a tout de même un peu d'inquiétude. Jusqu'à maintenant le RN c'était un peu comme ce vieil oncle dans les repas de famille qui n'arrête pas de déblatérer des trucs racistes chaque fois qu'il ouvre la bouche. On était obligé de l'inviter parce qu'il fait partie de la famille mais personne n'avait envie de s'asseoir à côté. La situation a malheureusement bien changé.

A droite hier, c'est carrément parti en live. Ca faisait un moment que ça démangeait Ciotti de faire péter le plafond de verre chez LR. Jusque-là toutes ses sorties passaient crème, à tel point qu'on se demandait s'il restait encore des vieux gaullistes dans son sein. Par conséquent le divin chauve de la Vésubie s'est senti pousser des ailes jusqu'à demander un rapprochement avec le RN, challenger numéro 1 dans ces élections. Mais ça n'a pas plu à tout le monde. La plupart des cadres du parti gaulliste ont poussé des cris d'orfraie, refusant le pacte avec le diable. Mais comme Ciotti a dit qu'il s'en foutait et qu'il ferait ce qu'il voudrait, les cadres de LR ont sorti une vieille loi du parti pour le mettre à la porte, exclusion qu'il refuse catégoriquement. A l'heure actuelle il s'est fait enfermer au siège rue de Vaugirard et a avalé les clefs. Encore plus à droite, Marion Maréchal Le Pen a largué Zemmour comme une vieille chaussette et est rentrée au bercail fasciste du RN. Pendant ce temps, Bardella peaufine son programme. Lundi, il abroge la réforme des retraites, mardi il ne l'abroge plus. Qui sait ce qu'il fera demain.

A gauche, l'union proposée dimanche soir semblait à peu près tenir même si ça risque de coincer au niveau du champion qui emportera le poste de 1er ministre en cas de victoire. Glucksmann la joue modeste et soc-dem tradi, préférant mettre en avant Laurent Berger, ex-secrétaire général de la CFDT qui aura passé ses mandats à servir de paillasson au patronat, ce qui démarre bien mal en matière de justice sociale...Ruffin n'attend pas que les cadres de LFI se réunissent et préfère s'annoncer déjà comme le seul rempart contre la barbarie fasciste pendant que, derrière, Mélenchon se racle la gorge pour ne pas faire oublier sa présence et qu'il peut encore être utile au parti. Bref, malgré tout, ça avait l'air de se monter tranquillement sans gros coup de gueule et sans litige majeur. Même au temps de la NUPES je ne me rappelle pas que l'ambiance avait été autant au beau fixe.  

BO : Propagandhi - Fuck the Borders.

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