Le silence de l'amer #14 - Le journal des élections

Un collègue à moi me disait souvent que faire et refaire c'est toujours travailler. On va pas spécialement parler d'ambition au niveau programme puisque les points mis en avant par l'Union populaire (ou Front populaire, je sais plus) consistent à réinstaurer ce que l'extrême centre et la droite se sont évertués à faire exploser durant leurs années au pouvoir. Retour de la retraite à 60 ans, smic à 1600 balles, rétablissement de l'ISF, indexation des salaires sur l'inflation et annulation des augmentations du coût de l'énergie. Manquent plus que la révision de la loi sur l'immigration, celle sur la loi sécurité offrant à la police un stand de tir sur cibles mouvantes, l'annulation de la loi chômage et le tableau sera complet. 

Ca fait des lustres qu'un programme de gauche n'avait pas été aussi clair. Et il aura fallu la menace fasciste pour arriver à ça. Quand on voit notre difficulté à mobiliser dans les rues et notre force de frappe, autant dans les entreprises que dans les administrations, notre résignation à ne plus trop lutter, par manque d'énergie, manque d'envie, par peur légitime de la répression cette échéance électorale est, peut-être, l'occasion de s'extirper de l'obscurité libérale-autoritaire dans laquelle on vit depuis des années. Encore faut-il que l'on arrive à mettre l'orgueil dans notre poche, s'interroger sur nos stratégies de lutte, identifier ce qui n'a pas marché. Et si on le fait pas pour nous, penser aux plus précaires, aux plus fragiles pour lesquel·les un gouvernement fasciste sera l'équivalent d'un peloton d'exécution. Cette parenthèse pourrait être aussi pour nous l'occasion de  nous réorganiser, de nous interroger sur ce que nous sommes capables d'accomplir et de créer, se redonner du temps pour la réflexion et la solidarité. Et se dire aussi que l'on ne doit rien à personne.

BO : Newborn - Dead Poet's Society


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