Ca commence par une tragédie. Ca finit par une renaissance, on n'ose pas dire un espoir quand on connaît la suite. Montse vit dans une famille de fermiers aragonais. La misère, elle la côtoie tous les jours mais dans le coin c'est normal, on se tait. Seul José, son frère refuse le fatalisme de la campagne, son déterminisme. Rompu aux idées anarchistes dans ce pays où la CNT offre une réelle alternative, il incite les fermiers du bled réunis en concile qu'il n'y a pas besoin de personne, surtout pas des patrons, pour produire et vivre en autonomie. L'exemple de la commune asturienne de 1934 n'est pas loin et il ne faudrait pas grand chose pour que la sauce prenne. Mais, d'abord enthousiastes, ils finissent par renoncer suite aux assauts répétés de Diego, le communiste, partisan d'y aller mollo.Lydie Salvayre prend le petit bout de la lorgnette pour nous faire vivre cette période, symbole de beaucoup d'espoirs pour les anarchistes, espoir rapidement torpillé quand les communistes sont entrés dans la danse. En plus de sa mère, attendrissante dans ses joies et ses douleurs, Lydie Salvayre prend à témoin Geroges Bernanos et ses Grands cimetières sous la lune, peu suspect de connivence avec les suppôts de Kronstadt lorsque est décrite la répression sangante exercée par les troupes de Franco, vainqueurs sur tous les fronts en 1939. Un livre plein de colère, prenant aux tripes, dans lequel les drames de la pauvreté et de la guerre dégoulinent de chaque page.
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