Le grand partout - William T. Vollmann (2011)

William T. Vollmann a voulu chausser les godillots des auteurs libertaires Thoreau, Twain ou London. Surtout London. Le Grand Partout c'est cette quête des grands espaces, mais aussi du nulle part où mènent ces trains que les travellers s'échinent à attraper au passage. A la différence près que Vollmann n'est pas un pauvre hère comme les personnes qu'il croise, plutôt un amateur de sensation forte mais qui, malgré tout, va aussi sur le terrain pour rencontrer de l'humain. Leur histoire, pour quelle raison ils sont là, il s'en fout. Il veut juste aller à leur contact, respirer la sueur, la boucane et le cambouis, essayer de toucher du doigt cette liberté derrière laquelle tout le monde cours sans pour autant l'attraper.

Car les embuches sont nombreuses. Les salopards de Cheyenne sont les mêmes qu'avant et, ailleurs, il en existe toujours qui voudront exercer le peu d'autorité qui leur est conféré envers celleux qui n'en ont pas du tout. Bien sûr, on n'est pas sur les mêmes bases et Le Grand Partout n'a pas la même saveur d'authenticité que Les Vagabonds du rail de London mais on se plaît à suivre ce carnet de route, une route dont Vollmann a voulu conserver pour le souvenir, mais peut-être aussi pour démontrer que, dans un monde où l'aventure se résume à une prestation de service, une société où tout est verrouillé, faite de prévenance et de vigilance, il existe aussi des interstices que la société libérale marchande n'a toujours pas réussi à bloquer. A nous de les exploiter.

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