J'aurais voulu être un escargot. C'est le souhait de la petite fille narratrice du livre éponyme de Souad Labizze qui décrit, avec ses yeux, la vie qui se déroule sous ses yeux. De l'ambiance familiale avec ses non-dits, une société où pas mal de choses de passent sous le manteau, où les femmes taisent leurs désirs, leur envie de paraître mais n'en pensent pas moins, S. Labbize nous fait découvrir un environnement qui, progressivement, dérive vers une posture autoritaire, une autorité uniquement dirigé envers les femmes qui se retrouvent cause de tous les maux et de toutes les tentations. L'obscurantisme y pousse les petites filles, qui voudraient tant être comme toutes les autres, à se cacher, à se dissimuler aussi pour éviter le regard des hommes et de leur concupiscence. C'est ce que décrit la métaphore de l'escargot capable de se cacher mais de cacher également tout ce que ces femmes souhaitent être dans leur paraître, leur sexualité, faisant face à la tradition, par essence, restrictive. Un livre attachant, triste mais pas désespéré pour autant la solidarité et l'envie de vivre de ces femmes laissant ouvertes toutes les possibilités.
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