The Survival of Kindness - Rolf de Heer (2023)


On pourrra pas dire que Rolf de Heer s'embarrasse trop de décorum. Pour lui, l'important ce sont les acteurs, les actrices, leurs mouvements, leurs expressions. Aussi on ne sera pas étonné à la vue de cette femme enfermée dans une cage, traînée par ses geoliers au milieu d'un désert dont on ne saura jamais rien, ni de ses geoliers, ni des raisons qui l'ont amenée là. Mais on comprend vite que, derrière tout ça, il y a une sorte d'apocalypse qui s'est produite, biologique ou pas, qui a soufflé la plupart des bâtiments d'habitations, laissant sur le carreau pas mal d'être humains crachant leur sang avant de pourrir sur pied, permettant à d'autres de prendre le pouvoir et d'instaurer un régime raciste.

Rolf de Heer construit un road-movie pédestre assez touchant où surnage l'empathie dans un ouragan de violence. Des dialogues en apparence incompréhensibles dont, pourtant, nous parvenons à saisir la finalité et une réalisation en entonnoir où les grands espaces désertiques initiaux respirant la paix, se dissipent progressivement au profit d'une civilisation qui n'apportera plus rien de bon. Rolf de Heer dresse une vision pessimiste de l'humanité, un chaos d'où parfois peut surgir le bien. Pas suffisant cependant pour tenter de la sauver.

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