London's burning

28 octobre 2019. Arrivée au Generator. 15 degrès en moins. L'auberge de jeunesse s'élève dans King's Cross sur six étages. On tombe sur celui de Mary Poppins. Au rez-de-chaussée, trois bistrots en enfilade au cas où on crèverait de soif. Le quartier est surveillé par CCTV, ce qui semble être la règle dans pas mal de secteurs londoniens. Notre chambre est un frigo. À notre niveau, les chauffages n'ont pas été allumés, alors on demande des couvertures supplémentaires.

29 octobre 2019. On a évité le coup de feu des douches du matin en nous lavant la veille. Une fois dehors, on file de suite dans un salon de thé pour un brunch sympa chez Half-Cup. Les assiettes sont bien garnies et devraient nous caler une bonne partie de la journée. On part à pied en direction de Camden. Sur le chemin, l'enclos paroissial de Saint Pancrace, une des plus vieilles églises de Londres rebâtie au XIXe siècle. Ce matin un goûter est organisé pour des historiens en vadrouille. Dans le parc, quelques tombes persistent pendant que l'essentiel des pierres tombales a été rassemblé autour d'un grand arbre lors de la voie de chemin de fer toute proche. En revanche, le mausolée de l'architecte de la banque d'Angleterre a été conservé, privilège de classe oblige. 

Nous passons une bonne partie de la journée dans Camden Town entre le market et les stables à déambuler dans les galeries couvertes. Après le tea time, on remonte le long du chemin de halage de la Regent river. Il fait nuit, pas un pet de lumière mis à part celle des cyclistes et des coureur.e.s que l'on croise. On remonte sur la route au niveau de l'église Saint Marks pour revenir manger au Dawana. 

30 octobre 2019. Je sais pas si Londres est une ville safe mais, si ce n'est pas le cas, avec toutes ces caméras accrochées dans les rues, il va falloir se poser des questions sur leur utilité. Pas une ruelle du centre sans ces indiscrètes. Ça n'empêche pas Whitechapel de conserver un certain cachet destroy visible surtout sur ses murs ornés de graffs vandales et les ampoules à crack qui croupissent dans les caniveaux. Mais là aussi ça commence à se gentrifier sévèrement tout en conservant une certaine cohérence avec le parcours Jack l'éventreur que l'on a fait ce matin. 

On change d'ambiance avec Picadilly Circus. De grandes artères avec un monde dingue attiré par les grandes enseignes. Dès qu'on peut, on plonge dans un pub pour le gouter. Un petit tour à Covent Garden où le fakir que nous avions vu il y a six années enflamme toujours le parvis de Saint Paul et le diner se déroulera à Chinatown. On rejoint la Tamise par le quartier de Mayfair, sans intérêt pour nos bourses. Du pont les lumières de la City éclairent un peu l'horizon.

31 octobre 2019. Portobello Road c'est le coin des riches qui s'enjaillent un peu en sortant les breloques de leurs boutiques le samedi. En semaine c'est plus calme mais les boutiques sont quand même ouvertes. Notting Hill est un quartier plutôt huppé,  composé de maisons individuelles choucas, dans l'une desquelles a vécu Georges Orwell. On rejoint la City pour un passage au London Dungeon et ses animations bien foutues, composées de scénettes contant une partie de l'histoire de Londres. Moins rigolo, la City c'est également le lieu où tout se privatise entre gens de bonne compagnie, dans des pubs n'acceptant pas les gens "avec des vêtements souillés et des bottes sales", "les porteur.e.s de jean" ou tout simplement les femmes. Traditions must die. Soho offre un meilleur visage où les décos de Noël ont déjà fait leur apparition. Le bas n'offrant que peu d'intérêt, c'est l'occasion de lever les yeux pour découvrir de superbes façades. Après une halte patates, on digère sur Trafalgar Square avant de prendre le bus vers Buckingham. On rate l'arrêt pour se retrouver en bord de Tamise à Pamliko où il n'y a pas grand-chose à voir. De retour vers Trafalgar, on croise les pro-brexit qui se préparent devant Westminster. 

1er novembre 2019. La douceur de ce matin nous pousse à une promenade en vélo le long de Regent's Canal. Le long de la berge sont accostées des péniches et des petits bateaux résidentiels. La promenade dure jusqu'à Little Venice, petit port après lequel on reprend la route en sens inverse. Le retour vers Westminster est plus chaotique. Pas de piste cyclable, on alterne entre la route et le trottoir. On traverse Hyde Park et Green Park avant d'entrer dans l'abbaye. On y restera une bonne heure et demi avant de remonter sur Camden. La nuit est déjà tombée à 17h et on fait un dernier tour dans les Stables pour voir s'il n'y a pas autre chose à gratter. On choppe un bus pour le quartier de Eade Road où joue Arboricidio ce soir. Le New River Studios est un lieu autonome vraiment cool dans un hangar. Pizza, bière et punk au menu. On finit sur les traces de Harry Potter sur la passerelle Millenium au bout de laquelle trône le Tate Modern.