L'espion qui est en moi - Sam Shepard




L'écriture, Sam Shepard y aura cru jusqu'au bout. Alors qu'il est atteint de sclérose, l'écrivain reprend sa plus belle plume, dans ce qu'il sait être sa dernière prose pour se lancer dans des textes doux amers tels qu'il a l'habitude de nous les servir depuis des années. Rien de bien clair, de bien défini dans ce qu'il écrit, des situations presque de tous les jours, qu'on oublie presque une fois lues, une inspiration puisée à partir de sa fenêtre mais aussi à des kilomètres de là, où peut le pousser son imagination qui reste fertile. 

Mais, qu'importe où qu'il aille, Shepard n'oublie pas où il est, ce qu'il est devenu. Dans ses pérégrinations littéraires il ne va jamais très loin et revient très rapidement à lui, à sa situation. L'espion qui était en moi c'est cette sclérose qui le ronge, cette maladie qui aura été rude à détecter au point de le faire douter de lui et des médecins. Celle maladie dont un temps de répit lui aura permis d'achever la rédaction de ce bouquin, d'abord avec les mains, puis avec la voix et l'aide de ses enfants lorsque le corps ne pouvait plus suivre. L'espion qui est en moi c'est le dernier journal de bord d'un écrivain dont la route n'aura cessé de croiser celle des mots, des histoires apparemment sans importance mais qui finalement méritent quand même d'être écrites.

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