Le silence de l'amer - Le journal du confinement # 6

Les temps changent. Les dealers de meth de la place m'ont proposé aujourd'hui leur marchandise. C'est la première fois depuis que je crèche dans le coin que ça m'arrive. C'est l'occasion aussi de souligner que pendant cette période les inégalités sociales ne se comblent pas. Le confinement ce n'est pas que des personnes qui bossent de la maison, ce sont également des petites mains réquisitionnées pour les mettre dans le camboui avec pour seule protection de respecter les gestes sanitaires essentiels. Du côté des travailleurs/ses sociaux/ales c'est la même chose, la misère ne s'arrête pas avec le confinement. Elle est toujours présente dehors, dedans, ce qui n'avaient pas à manger hier n'en ont pas plus aujourd'hui. Par solidarité, des ami.e.s. se déplacent toujours pour accueillir, réconforter, parler avec les plus démuni.e.s, malgré le danger de la contamination. La crise sociale s'invite donc dans la crise sanitaire, les deux montrant du doigt les responsables qui s'en lavent les mains et nous demandent toujours plus d'efforts pour masquer leur incurie.

A la maison, on essaie de profiter comme on peut du soleil qui a décidé de s'inviter juste au moment où on peut plus sortir. Pas de sortie jardin comme celles et ceux de la campagne alors on ouvre les fenêtres en grand et on fait bronzer les mollets. L'activité autonomie des filles - enfin de la petite surtout - aujourd'hui s'est dirigée vers la mode et la création avec le recyclage de ballons gonflables en slibard à poupée. On est contents de voir que les séances de découpage en classe portent leurs fruits. Un peu moins quand on voit la gueule des slibards. Une initiative à souligner.

Paix, Amour et Solidarité. 


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