Le silence de l'amer - Le journal du confinement # 5

Comme on peut pas sortir, les filles ont trouvé un stratagème assez roots pour se parler d'un appart à l'autre : elles collent une feuille de papier à la fenêtre pour que la personne d'en face puisse déchiffrer le message. L'autre petite fille fait pareil et la discussion commence. Bon c'est un peu sommaire, ça dure pas des plombes mais ça coute un max de papier et ça rappelle pas forcément les meilleures heures. En plus, au temps du téléphone portable ça fait un peu galérien mais au moins ça occupe car la promiscuité et le confinement ont tendance à taper un peu sur le système. 

Celui que ça dérange pas c'est le gouvernement qui, en plus d'être composé de parfaits incapables, nous préparent en loucedé une casse sociale sans précédent depuis l'Ancien Régime, à base d'augmentation de temps de travail, de restriction des congés, tout ça pour que les grandes entreprises continuent à s'engraisser en faisant miroiter l'épée de Damoclès des délocalisations et du chômage. En gros le patronat en rêvait, Macron va le faire. Et en plus on n'aura même pas la possibilité de descendre dans la rue sans se faire tirer dessus à cause d'un état d'urgence qui n'en finira pas de perdurer. Le coronavirus a bon dos et l'État profite tranquilou que toutes les peurs et notre attention soient dirigées vers lui, à juste titre, pour se comporter comme un crevard. Ce dont personne ne doutait.

Côté entourage, ça tousse par-ci par-là, mais rien de grave à priori. Dans la famille proche pour le moment c'est RAS, mais ça va peut-être pas durer. Les ancien.n.e.s se calfeutrent en attendant des jours meilleurs, et nous on essaie de pas trop focaliser dessus, de rester lucides pour préparer également l'après confinement car les prochaines luttes sociales promettent d'être sévères.   

Jusque-là, portez vous-bien.

Peace, Love & Solidarity.

Las Casas Viejas - Klaustrophobie


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