Le silence de l'amer - Le journal du confinement # 4

Si je trouve pas une alternative ces articles vont bientôt devenir aussi intéressants à écrire qu'un épisode de Voisins/Voisines et je risque peut-être de piquer du nez dessus en les rédigeant. Bon, sachant qu'il y a 385 épisodes et que j'en suis à peine au quatrième, il me reste un peu de marge mais le but n'est pas de durer non plus - enfin si, un peu quand même, au moins voir la fin de la crise sans décéder, c'est un minimum - même si notre vie semble quand même plus folichonne que celle des Dumanoir et des La Tulipe (Source). Mais, quoi qu'on en dise, à l'intérieur de l'appartement, on tourne vite en rond et il faut être innovant comme dirait le premier fils à papa sorti de la Toulouse Business School. 

Heureusement que les réseaux sociaux permettent de voir vers l'extérieur ce qu'il s'y passe mais bon c'est pas jojo même si c'est pas encore l'ambiance du Dernier train pour Busan. Les dix mois de luttes sociales et la solidarité qui s'est patiemment construite sont en train d'être sabrés tranquilou par ce qui avait prévalu bien avant, l'égoïsme et la privatisation des esprits. La nouveauté d'aujourd'hui est que certain.e.s verraient d'un bon oeil la possibilité que les amendes infligées au titre du manquement au confinement soient reversées à l'hosto. Sachant que les flics refilent plus facilement des manches aux sans-abri qui ne peuvent pas se confiner, ou bien font les cakes dans les quartiers prolos, cela revient à faire financer la crise sanitaire par les précaires plutôt que par celleux qui ont foutu les services sociaux et sanitaires dans une merde noire, l'État.   
Au rayon précarité, le gouvernement en ajoute même une couche en proposant aux enfants qui ne sont pas scolarisés la solution de se connecter sur une plate-forme internet qui fonctionne comme elle peut. En revanche rien de prévu pour les gamin.e.s en zone violence qui vivent en bord de Garonne et se chauffent au feu de bois récupéré sur les palettes qu'elleux ont pu trouver en fouillant les alentours et celleux qui n'ont pas d'ordi à la maison. Du coup ça s'organise comme ça peut chez les enseignant.e.s pour ne pas en laisser sur le carreau. C. a passé l'après-midi à aller poster documents et devoirs dans toutes les boîtes aux lettres des enfants pour que tout.e.s y aient accès. Le premier qui redit quelque chose sur les enseignant.e.s peut bien aller mourir.

Sinon, le confinement m'a permis d'en apprendre pas mal sur Erasme. Vous vous en foutez ? 

Paz, Amor e Solidariedade.


Commentaires