Le silence de l'amer - Journal du confinement

Jour # 1 (17/03/2020). Finalement ça y est. Macron a parlé, le confinement dû à l'épidémie de COVID-19 est en marche depuis midi ce jour. Du coup ce matin on a fait les courses, les filles ont pris l'air avant de rentrer se cloîtrer à la maison. Coup de bol, le temps gris n'incite pas à ressortir. Tant mieux parce que cela ne va pas être simple. Pour aller faire les courses, aller au taff, il faudra remplir une dérogation signée par nous-mêmes (?) qu'on devra montrer si on est contrôlé par les flics. Je comprends pas trop l'utilité d'un document autosigné mais bon, il faudra l'avoir dans la poche afin d'éviter les prunes. Le risque sanitaire est réel mais je ne peux m'empêcher de voir dans l'allocution de Macron une grossière tentative d'instrumentalisation. Tenter de racheter la cohésion sociale ("NOUS sommes en guerre" répété trois ou quatre fois) après avoir sciemment défoncé tous les services publics qui aujourd'hui sont dans la merde montre la perversité d'un gouvernement qui n'en finit plus de se complaire dans le cynisme absolu après avoir démontré sa totale médiocrité. Ajoutée à la psychose déjà présente et bien alimentée par les journaux télévisés, l'ambiance de plomb qui règne depuis trois jours est assez inédite.

De notre côté on passe le temps comme on peut, d'autant plus qu'à mon nouveau taff on m'a conseillé de rester à la maison en me précisant en rigolant que ça serait pas toujours comme ça. La rentrée est remise à une date ultérieure, donc. On essaie de maintenir un rythme régulier avec les gamines en se levant pas trop tard le matin et l'après-midi est consacrée aux devoirs. Entre temps, comme pas mal de personnes dont quelques-unes que l'on voie pour la première fois, on met un peu le nez à la fenêtre, histoire de voir ce qui se passe dehors. Rien. Certain.e.s ont rempli la bagnole et partent pour la campagne, persuadé.e.s que le CV-19 n'y est pas ou peut-être parce que les contrôles seront moins fréquents qu'en ville.

Paix et solidarité.

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