On ne saura jamais pourquoi le narrateur a atterri sur cette île déserte. En fuite après un acte dont on ne connaîtra pas non plus la teneur, il fait irruption dans un lieu où les hommes et les femmes qui l'habitent semblent reproduire à l'infini les mêmes gestes et les mêmes paroles sans réellement se soucier de la présence de ce nouveau-venu. A la tête de cette étrange communauté, un certain Morel qui deviendra un rival direct dans la conquête de cette belle qui a pris l'habitude de venir rêver près de la falaise sans se douter que, derrière un buis, un être transi l'observe.
Encensé par Borgès, l'invention de Morel est un ovni de la littérature sud-américaine. Bioy Casares revisite le vieux thème de la recherche de l'immortalité, mais une conception de l'immortalité particulière, absurde, puisque basée sur notre conception contemporaine, celle d'une société où le futile a réussi à prendre le pas sur le reste, où la forme est devenu plus importante que le fond, où le spectacle est devenu pour certains l'unique raison d'exister.
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