On ne sait pas trop quel dictateur sud-américain avait en tête Gary lorsqu'il écrivit Les mangeurs d'étoiles en 1966. Et peu importe d'ailleurs. A l'exercice du pouvoir, tous les dictateurs se ressemblent. Psychopathe, superstitieux, obsédé sexuel, Almayo ajoute à ses cordes celle de musicien lorsqu'il souhaite instrumentaliser les morts prochaines de sa fiancée et de sa mère pour mouiller la guerilla qui le menace afin de hâter l'intervention des américains.
Gary plonge tête baissée dans la real politik des années 60 en Amérique du Sud, laboratoire de gouvernements à tendance fascistoïde, où les puissances dites occidentales y trouvent parfois leur compte. Entre les désistements, les changements d'alliance, les revirements de situation, on est entraîné dans une fresque picaresque plus réaliste qu'il n'y paraît, toujours ponctuée d'accents burlesques dédramatisant le propos sans pour autant en galvauder la teneur. Du très bon Gary.
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