Water Music - T.C. Boyle (1998)

Commencer un bouquin par une scène d'exposition sur le cul en buse de son héros n'a rien de banal. Et T.C. Boyle ne l'est pas. Water Music c'est le destin croisé de Mungo Park et Ned Rise, l'un explorateur patenté, proie de l'idée fixe de découvrir les sources du Niger, quand l'autre essaie de survivre dans la jungle urbaine de Londres, entre les vauriens rencontrés dans le caniveau et ceux de la haute bourgeoisie. Les deux iront d'aventures rocambolesques en épisodes dramatiques jusqu'à finalement se retrouver dans la même mission. Un des deux en reviendra...
En fait, sous des accents de Dickens, dans une écriture cynique et sans se prendre trop au sérieux, Boyle déguise son épopée loufoque en charge évidente contre la colonisation, celle du Royaume-Uni en Afrique où, sous des apparences d’apport de civilisation, ne ressort que l’appât du gain et les rêves de gloire de ceux qui sont partis là-bas. Pour Park, l’aventure vire rapidement au fiasco, se heurtant à des populations locales devenues aussi vénales que lui, ne faisant quasiment aucun cas des morts qu'il laisse derrière, rien ne pouvant le faire dévier de son objectif. 

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