Shooters # 15


Moishe Cohn est la mauvaise conscience du commissaire Shatz, son dibbuk. Esprit de l'ancien comique du même nom, tué par les nazis à Auschwitz, il revient le hanter lorsqu'il est chargé de résoudre une dizaine de meurtres. La danse de Gengis Cohn n'est pas un roman. C'est un défouloir, avec dans le rôle du punching-ball, un des nombreux nazis à être passés à travers les mailles du filet épurationniste à la fin de la guerre. Ce n'est pas l'oeuvre la plus intéressante de Gary, mais le final en bacchanale vaut son pesant d'or. Dans le genre parodique, les têtes de Stéphanie n'est pas mal non plus. Gary s'y essaie au roman d'espionnage, entre James Bond et Le Magnifique avec Belmondo, où tout tourne autour d'une call-girl, qui se réveille dans un avion crashé entouré de plusieurs personnes décapitées. Elle passera le reste du livre à essayer de convaincre les autorités qu'elle n'a pas rêvé. Nous on en gardera pas un souvenir impérissable. 
Plus prenant la jeune fille suppliciée sur une étagère de Yoshimura et son thème de prédilection, la Mort. On pourrait prendre l'auteur pour quelqu'un d'un peu taré, mais en redonnant vie - plutôt en continuant à faire vivre cette jeune fille que l'avarice des parents a conduit à la mort et qui se voit même assister à sa propre autopsie, Yoshimura refuse que l'enveloppe charnelle de l'homme soit l'unique déterminant de la vie sur Terre. 

La danse de Gengis Cohn, Romain Gary (1967)
Les têtes de Stéphanie, Romain Gary (1974)
La jeune fille suppliciée sur une étagère, Akira Yoshimura (2006)

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