Le convoi de l'eau - Akira Yoshimura (1967)

En intégrant cette entreprise de travaux publics, le narrateur recherchait un peu de calme et, pour tout dire, à oublier un peu de son lourd passé. La vallée où l'équipe établit le campement doit être prochainement engloutie sous les eaux d'un barrage. Problème, un hameau d'une centaine d'habitants partage également ce lieu depuis des temps immémoriaux qu'ils vont devoir quitter en un temps record. Tout se passe dans le calme et la quiétude jusqu'à ce qu'une fille du village soit violée par un des membres de l'équipe de construction.
Yoshimura est un équilibriste. Parvenir à parler de la mort et de la putréfaction tout en conservant un côté onirique et paisible est un challenge pas très facile à réaliser. De la même manière que pour les hommes de l'entreprise, la lecture du convoi de l'eau se referme sur nous, sur notre passé, notre avenir, nous obligeant à finalement nous recentrer sur ce qui nous entoure et ce qui délimite l'existence, la naissance, la mort. Entre les deux ? Ben, pas grand chose. Pour Yoshimura la vie ne semble pas être une partie de plaisir, juste un espace alloué au labeur et à la violence, celle de l'Homme, condamné à la vie éternelle, d'abord sous son apparence charnelle, puis spirituelle.

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