Edward Bunker - Aucune bête aussi féroce (1973)

En sortant de taule, Max Dembe ne se faisait aucune illusion quand à son avenir. Entré en détention pour divers vols à main armée, sa conditionnelle tournera court, juste le temps pour lui de se rendre compte que le monde du dehors est presque aussi privatif que celui de la prison (pas de boulot donc pas de blé). Du coup il replonge avec ses vieilles connaissances et refait surface dans quelques casses. Tout roule jusqu'à ce que l'un d'entre eux tourne mal. Dembe part en cavale.
Bunker n'avait vraiment pas besoin des cerbères Styron et Ellroy pour encadrer son bouquin. Quand on a un background tel que le sien, on sait pertinemment que l'on aura affaire à la réalité la plus sordide, peut-être pas la plus spectaculaire, mais la seule pensée que ce qui a été écrit aura été vécu suffira à donner le frisson. Au delà de ça, Aucune bête aussi féroce est surtout l'histoire d'un échec, celui d'un système carcéral qui oublie la dimension sociale de l'être humain. En pensant que l'enfermement est l'unique solution pour des prisonniers de droit commun, "déviants" qu'il convient de remettre dans le droit chemin, la Prison ne fait qu'alimenter la récidive.

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