Lune de miel - François Cavanna (2011)

Coup de bol ou pas, Cavanna n'aura pas connu ce qui était arrivé à son journal chéri, Charlie Hebdo. Déjà que la maladie ne lui laissait pas beaucoup de répit, à coup sur ça l'aurait achevé. C'est durant une de ces périodes d'apaisement appelée lune de miel par les savants, qu'il a trouvé la force d'écrire une dernière fois. Pas de ligne directrice ici, juste l'envie, le besoin de faire un rapide tour d'horizon pour coucher sur le papier ce qu'il n'avait pas pu dire, ou qu'il avait oublié de nous dire. Pas tout à fait des recommandations non plus, puisque Cavanna n'avait rien du papy moralisateur que nous inspiraient sa tignasse et ses longues bacchantes, juste quelques short cuts, mélange de réflexions sur la politique, sa vie, ou sur son enfance. Rien d'étonnant donc que celles concernant la maladie y occupent une bonne partie. Non pas pour se plaindre, mais juste essayer de lui parler, de l'amadouer pour qu'elle lui laisse encore une fois le plaisir de profiter de la vie. Même si l'on connait la fin, Lune de miel brille par son enthousiasme, montrant que les raisons de vivre ne manquent pas et qu'on n'a pas obligatoirement besoin d'un grand manitou pour se donner un but ou pour dédramatiser l'arrivée de la Grande Faucheuse.