L'amant de Lady Chatterley - D.H. Lawrence (1928)

Une histoire de lutte des classes, essentiellement, entre la noblesse moyenne et le tiers-état, entre la lady et le roturier. Depuis que son mari Clifford est revenu de la guerre les jambes en moins Constance Chatterley s'emmerde ferme. Son amour pour lui n'est pas en cause. Enfin c'est ce qu'elle croyait au début car, depuis que Monsieur s'est lancé dans le capitanat d'industrie, son vrai caractère s'est affirmé en même temps que son comportement s'est dégradé. Coincée entre son père qui l'encourage à chercher le réconfort dans d'autres bras et Clifford qui agit sur sa pitié naturelle, Constance choisit la fuite. Dans son errance, elle fait la rencontre de Mellors, garde-chasse bourru chez qui elle trouve le réconfort et l'amour qui lui manque par ailleurs.
Longtemps sabré pour les quelques scènes aussi érotiques qu'un épisode de Sex & the City qu'il avait eu l'audace suprême d'intégrer dans sa prose, on sent chez Lawrence l'envie de ruer dans les brancards d'une littérature précieuse sans pour autant remettre en cause ses bases romantiques. Aussi difficile de voir autre chose qu'une anomalie de langage quand sont employées les deux ou trois expressions ordurières du texte, le reste étant dans la droite lignée des romans de l'époque. L'amant de Lady Chatterley interpelle davantage sur le rôle de la femme dans cette société aristocratique du début du XXe siècle, dont les tentatives d'émancipation, sexuelle ou politique, sont encore minées par le poids des convenances et le pouvoir masculin.