Haute-Autriche, d'après KROETZ Franz-Xaver (2014)

S'unir. Vivre. Mourir. Parce qu'il le faut bien. Les gestes des deux protagonistes de Haute-Autriche tiennent davantage de stimuli que de la véritable passion. Kroetz nous fait entrer de manière indiscrète dans le quotidien de ce couple habitant une maison près de Munich, le regard perdu sur les montagnes autrichiennes. Heinz est livreur, Anni bosse dans un bureau et leur quotidien est rythmé par les journées de travail, les émissions de télévision, les matches de football, et des rêves de petite bourse. Lui a envie d'une piscine, elle souhaiterait aller à Vienne. Mais coincés entre les traites de la bagnole et le loyer, ils ne vont nulle part ailleurs que jouer aux quilles le dimanche. Enfin surtout Heinz, Anni se contentant de le regarder. L'annonce de la grossesse d'Anni va perturber la petite machine bien huilée, mais c'est au milieu du chaos qui va en découler que les deux vont se révéler, se déchirer, pour finalement solidifier ce qui n'était au début qu'un truc un peu bancal.
Critique du ménage-type allemand des années 70, Haute-Autriche franchit les décennies sans trop d'encombre. Kroetz jette un regard amusé sur ce couple façonné selon les codes d'une société matérialiste/conservatrice, vivant par procuration ("Tu m'aimes ?" "Pourquoi pas"...) ou toute déviance est vécue comme une marginalité. La mise en scène est astucieuse, l'occupation du plateau rendant bien compte de l'étroitesse du petit intérieur et le jeu des acteurs va évoluer au gré de petites scénettes entre calme, énervement, colère, rage et résignation. A ne pas rater.

Du 16 au 27 septembre 2014.

Compagnie Post Partum
Mise en scène : Olivier Jeannelle
Avec : Olivier Jeannelle, Cécile Carles

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