Si la vieillesse est un naufrage, vouloir vivre l'éternelle jeunesse est un leurre qui, tôt ou tard, se fissurera pour montrer son vrai visage. Et alors dure sera la chute. Peut-être que si Jacques Rainier n'avait pas rencontré Jim Dooley, il ne se serait pas posé toutes ces questions. Industriel en retraite, divorcé, père d'un grand gamin qui devrait lui succéder aux affaires, Jacques Rainier a tout pour vivre une fin paisible dans les bras de Laura, brésilienne à tomber de vingt ans sa cadette, qui l'aime d'un amour sans faille, déraisonnable. Mais la vision de cette nana en pleine maturité sexuelle le renvoie à lui-même, à son déclin physique qui le rapproche inexorablement de la vieillesse, puis de la mort. Dès lors Rainier fera tout pour retarder l'inévitable, envisageant toutes sortes de palliatifs, jusqu'au suicide/assassinat libérateur, sourd aux injonctions de Laura dont la sincérité des sentiments va bien au delà de ce qu'il peut envisager, pris en étau entre cette passion et une société machiste qui place l'appareil génital masculin sur le temple de la réussite.
En plaçant l'andropause au centre des préoccupations de son personnage principal, Gary tente de justifier en partie notre peur de vieillir et la sienne particulièrement. Il n'en fait pas pour autant une oeuvre tragique Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable étant doté d'une grande force cynique, teintée d'humour, de passion, faisant feu de tout bois pour dédramatiser ce qui est inéluctable et en faire une belle histoire d'amour.
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