L'obscurité du dehors - Cormac McCarthy (1968)

Du passé de Culla et de Rinthy Holme, on ne saura pas grand-chose. Et puis, déjà que le présent est pas folichon, on n'a pas trop envie de savoir comment ils en sont arrivés là. La cabane où ils vivent est sordide, au milieu des bois elle ressemble davantage à une tanière qu'à un home sweet home. C'est pourtant là que Rinthy va accoucher. Sans l'aide de personne, même pas de son frère qui ne veut même pas voir ça et qui ne veut pas faire appel à quelqu'un. Comme un animal sauvage, Rinthy se débrouillera, se délivrera de cette graine qui a grossi, s'est transformé en être de chair et de sang avant d'être expulsé de son corps. Son frère s'empressera de faire disparaître l'enfant de la honte dans la forêt où il sera récupéré par un mystérieux colporteur.

L’obscurité du dehors c'est l'histoire d'une quête, de la recherche de cet enfant par Rinthy, qui ne se résout pas à l'abandonner. Mais comment le rechercher quand on ne sait pas à quoi il ressemble ? Rinthy se dirigera là où l'indiquera son cœur, en vain. Car Mc Carthy n'est pas un utopiste. Pour lui il n'y a rien à attendre de l'homme, être vil, peureux, envieux. Les sept péchés capitaux de la religion catholique ne sont pas l'exception, juste la règle. Le soleil a beau se lever tous les matins, il n'arrive pas à percer la couche d'obscurité qui émane de l'être humain, malfaisant, ne vivant que pour survivre au détriment de l'autre. L'un des plus ténébreux bouquins de MCarthy avec Un enfant de Dieu et Le gardien du verger.