Eva & Monsieur Wolf, d'après Alain Régus (2011)


Cinq lettres apocryphes supposées écrites par Eva Braun à sa famille. Cinq lettres couvrant une période allant de 1933 à 1945, de la rencontre avec M. Wolf, alias Adolf Hitler dans la boutique du photographe Hoffman à Munich, jusqu'à l'épisode du bunker. Eva est une petite secrétaire lorsqu'elle fait la connaissance de Hitler. De là naît une idylle clandestine qui, en même temps de la couvrir de bonheur, la fera souffrir. Eva y apparaît uniquement préoccupée par son confort personnel, ne s'intéressant pas à la politique ou à la question juive, mais plutôt à sa place aux cotés de Hitler. Un objectif pour elle, avoir cette relation mise au grand jour pour pouvoir moucher les épouses des grands du régime, Goebbels, Bormann et compagnie mais aussi parader à leurs côtés. 

Alain Régus nous fait découvrir une personnalité assez incroyable, en total décalage avec son époque, se sentant aussi peu concernée par la situation politique de son pays qu'elle est qu'aveuglée par l'amour qu'elle porte à Hitler, assez nunuche sur les bords, se livrant à lui corps et âme, se transformant même en parangon du régime lorsque l'espoir est au plus bas. La mise en scène est minimaliste, entre la lecture et le stand-up, et aurait pu être monotone, si Cécile Carles n'avait été totalement habitée par le personnage, tantôt espiègle, sensuelle, un comportement pouvant même aller jusqu'à la folie lorsqu'elle s'emporte, défend celui qu'elle vénère. Une prestation éblouissante même si l'on soupçonne le texte d'être un peu trop littéraire, trop propre, sans trop d'écueil pour ce qu'Eva Braun devait être.

Mise en scène : Alain Régus
Scénographie : Mary Lynn Clarke
avec Cécile Carles

Jusqu'au 30 mars 2013, Théâtre du Grand Rond, Toulouse.

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