Thomas Pynchon - V (1985)

Chronique d'une lecture avortée. Tout est dans le sous-titre donc. Troisième fois que j''abdique devant Pynchon après Mason & Dixon (que j'ai pas fini) et Vente à la criée du lot 49 (que j'ai fini). Ça valait bien une petite séance psy. Un titre énigmatique dont on va s'échiner à essayer de découvrir la signification en relevant tous les noms propres obscurs dont l'initiale est "V" dans chaque page. Et il y en a un paquet. V c'est le destin croisé de deux personnages, Benny Profane et Stencil, deux aventuriers si l'on peut dire. Mais il y a aussi Paola, Rachel, Esther, que l'on retrouvera tout le long du bouquin, du moins jusqu'où j'ai pu arriver. Dire véritablement de quoi il retourne, franchement, j'en ai aucune idée. Pynchon c'est une énorme densité d'informations, des histoires qui s'emboîtent les unes aux autres sans qu'il y ait souvent de lien, (avec une page Nothomb a l'inspiration pour deux/trois bouquins). C'est aussi une écriture superbe, teintée d'un humour assez fin, des patronymes à coucher dehors, des aventures abracadabrantes, un peu à la manière de Borgès. Mais voilà, entre la tétée des marins à la machine à pression en forme de sein, la chasse aux alligators dans les égouts et l'opération de chirurgie esthétique du nez des jeunes juives new yorkaises, j'ai craqué. Trop dense, trop de détails à ingurgiter, énormément de narration, tout se passant comme si Pynchon avait horreur du vide, du calme, manquait de patience, en recherche permanente d'une activité pour ses personnages, en créant d'autres quand il estime en avoir assez dit sur un. Un talent indéniable mais une hyperactivité littéraire fatigante. Dommage, dommage...


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