En crachant du haut des buildings - Dan Fante (2001)

Dan Fante a toujours dit qu'à sa mort il souhaitait que ses cendres soient mêlées à de la merde de chien avant d'être expédiées dans le Pacifique. C'est faire bien peu de cas de sa condition mais d'un autre côté qu'en aura t-il à foutre une fois sa chair détruite, consumée dans les flammes d'un enfer qu'il se sera appliqué à décrire dans ses œuvres ?  
 En crachant du haut des buildings c'est la recherche permanente d'une raison de vouloir vivre, se dire que si on attache tant d'importance que ça à la vie c'est qu'il y en a une. Bruno Dante la cherche toujours mais il désespère pas de la trouver, il s'accroche, fait preuve de bonne volonté, tente de s'insérer socialement en vomissant sa bile sur les fonctionnaires, mettant la main sur quelques boulots qu'il quittera quelques jours plus tard, d'autres au sein desquels il tentera de faire de vieux os comme laveur de vitres ou taxi driver, avant de retomber dans la dépression la plus noire et chercher refuge dans ses certitudes, l'écriture, la bouteille de vodka à portée de main ou les uniques sorties dans les sordides cinéma pornos. Récit autobiographique d'une vie décousue, chaotique, Fante, finalement plus à la manière de Bukowski que de son père John, nous fait part de ses peurs, de ses faiblesses, du fait de ne pas savoir par quel bout prendre ce monde qui l'entoure, l'étouffe, le submerge, mais dont il arrive chaque fois à s'extirper in extremis.

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