Temple
Drake, la fille du juge, a dû longtemps regretter cette escapade avec
Gowan. Une charmante promenade qui débute à la sortie du collège pour
s'achever dans un boxon de Memphis. Etant donné qu'il s'est très bien
remis de ses deux premières bitures de la journée, Gowan ne serait pas
contre une troisième. Et pourquoi pas s'arrêter chez Goodwin. Et là
tout se passe comme sur des roulettes avec en prime quelques tartines
dans le museau assénés par Popeye, personnage énigmatique traînant dans
le coin. Pour Temple c'est autre chose. Un temps curiosité de tous les
mâles du secteur, elle devient la proie de l'un d'entre eux. .
Après le somptueux Tandis que j'agonise, Faulkner revient à un format beaucoup plus classique sans
flash-back ni flash-forward, un narrateur unique. Pour un peu on
s'emmerderait d'autant que l'on soupçonne l'auteur d'avoir voulu faire
un peu de rafistolage en agrégeant une histoire de meurtre à celle du
viol, comme si cet outrage ne suffisait pas à déclencher une opération
de justice. Sanctuaire est juste une histoire de gangsters sans flic comme le dit Malraux dans la
préface, rien de plus, si l'on omet qu'on atteint un
sacré palier dans le sordide. Mais bon c'est Faulkner, quoi, avec sa
cohorte de paumés, de gens à qui il manque une ou plusieurs cases, prêts
à vendre leur gamin pour une bouteille de whisky frelaté. C'est sans surprise mais ça suffit à nous maintenir en haleine jusqu'à la dernière page.
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