Sanctuaire - William Faulkner (1931)

Temple Drake, la fille du juge, a dû longtemps regretter cette escapade avec Gowan. Une charmante promenade qui débute à la sortie du collège pour s'achever dans un boxon de Memphis. Etant donné qu'il s'est très bien remis de ses deux premières bitures de la journée, Gowan ne serait pas contre une troisième. Et pourquoi pas s'arrêter chez  Goodwin. Et là tout se passe comme sur des roulettes avec en prime quelques tartines dans le museau assénés par Popeye, personnage énigmatique traînant dans le coin. Pour Temple c'est autre chose. Un temps curiosité de tous les mâles du secteur, elle devient la proie de l'un d'entre eux. .
Après le somptueux Tandis que j'agonise, Faulkner revient à un format beaucoup plus classique sans flash-back ni flash-forward, un narrateur unique. Pour un peu on s'emmerderait d'autant que l'on soupçonne l'auteur d'avoir voulu faire un peu de rafistolage en agrégeant une histoire de meurtre à celle du viol, comme si cet outrage ne suffisait pas à déclencher une opération de justice. Sanctuaire est juste une histoire de gangsters sans flic comme le dit Malraux dans la préface, rien de plus, si l'on omet qu'on atteint un sacré palier dans le sordide. Mais bon c'est Faulkner, quoi, avec sa cohorte de paumés, de gens à qui il manque une ou plusieurs cases, prêts à vendre leur gamin pour une bouteille de whisky frelaté. C'est sans surprise mais ça suffit à nous maintenir en haleine jusqu'à la dernière page.

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