Un jeune homme prometteur - Gautier Battistella (2016)

On ne sait pas trop si c'est du vécu, si c'est un exutoire mais, en tout cas, le premier bouquin de Battistella trimbale un sacré tombereau d'amertume. Deux orphelins batifolent dans les prés quelque part dans la Haute-Ariège sous la bienveillance de Mémé. Un gamin réservé, adepte des lectures, un autre plus effronté. Les conneries habituelles inhérentes à l'enfance, une rencontre, celle de la sorcière, capitale puis les premiers émois de la chair au bout desquels tout bascule. En gros, ça commence comme du Troyat pour finir comme du Easton Ellis. 
Un jeune homme prometteur est un joyeux fourre-tout en trois tableaux, tantôt frais, tantôt moisis, dont on a du mal à voir où se situe le point convergent. La recherche de l'identité vient croiser une critique acerbe de l'Ecrivain et de tout ce cinéma autour de lui, celui de la communication, de la mise en scène et du formatage auquel il doit se plier. Le portrait qui en est fait est loin d'être sexy : un racoleur, qui se repaît des aventures des autres, faisant du blé avec leurs malheurs, affichant sans vergogne une rapacité à laquelle se joint automatiquement le narrateur, prisonnier de son cynisme. Heureusement pour nous, le texte de Battistella affiche une verve unique, maniant d'excellente manière l'art de l'image et de la répartie.

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