Les Russkofs - François Cavanna (1979)

C'est l'histoire de nos grand-pères. Largué dans la vie active à 16 ans pendant l'Occupation allemande, raflé par la gendarmerie française pour aller bosser en Allemagne sous couvert du STO, puis abandonné en territoire inconnu quand les forces du troisième Reich plient les gaules pour échapper à l'Armée Rouge qui déferle de l'Est. Cavanna n'est pas des grandes batailles, le conflit il le vivra dans les usines de la Graetz, à Berlin, faisant tout pour que son séjour sur place soit le moins douloureux possible. Parallèlement Il fait sa guerre à lui, contre la barbarie, la violence aveugle, celle des nazis bien sûr, mais aussi celle des alliés qui tapent dans le tas en espérant que Dieu reconnaisse les siens. Jamais il ne se laisse submerger par le sentiment de vengeance qui habite pas mal de ses acolytes en voyant la souffrance quotidienne. Celle de ses compagnons de travail, puis d'errance mais également celle des autochtones personnes qui, la plupart, n'ont rien demandé mais qui se trouvent cette fois-ci du mauvais coté de la barrière. Tous ceux qui subissent sont ses père, mère, frère et sœur et il ne se résout pas à les laisser au bord du chemin. Un vrai cœur d’artichaut. Et puis il y a Maria, la belle ukrainienne pour qui son cœur bat, s'accélère, toussote et s'arrête lorsqu'elle n'est pas là. Maria c'est sa vie, le carburant qui lui permet d'endurer le boulot, la malnutrition, le froid. Un ton beaucoup moins léger que les Ritals en raison du contexte, mais un bouquin pétri d'humour, de colère, d'amour, de haine bref, d'humanité pour un écrivain qui a fait de la connerie son principal ennemi.

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