Les bébés de la consigne automatique - Ryu Murakami (1980)

Kiku et Hashi sont frères de cœur. Trouvés tous les deux bébés dans le casier d'une consigne automatique, ils vont grandir ensemble, à l'orphelinat d'abord, puis au sein de la famille d'accueil Kuwagama. Destins croisés, puis parallèles, les deux frangins sont aussi différents. Quand l'un hurle au fond de son casier voulant en sortir, l'autre gémit en attendant qu'on le trouve, l'un se bat et défends l'autre, soumis, l'un est acteur de sa vie quand l'autre n'en est que l'interprète. Deux caractères rigoureusement différents mais un point commun, le manque, celui de la mère biologique qu'ils n'ont jamais eu, et dont les retrouvailles seront dramatiques. 
En confrontant les vies de deux gamins largués par une mère qui ne devait pas être loin de l'être également, Murakami démontre que, finalement, l'idée de réussite ne vaut que si l'on part sur les mêmes bases et que savoir d'où l'on vient demeure toujours la question principale et vitale. On gesticule, on tente de trouver un palliatif mais l’obsession est là, tapie dans l’ombre, attendant le bon moment pour ressortir et exercer ses ravages. Murakami remet sur le plat la recherche d'identité dans une fresque qui ne méritait peut-être pas un tel développement, d'autant plus que l'écriture assez terne ne nous incite pas vraiment à l'empathie envers les protagonistes. 

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