Lumières d'août - William Faulkner (1932)

Si Lena part sur les routes du sud des States à pied c'est pas pour égaler le record d'Alain Mimoun. Enceinte jusqu'aux yeux d'un galapiat nommé Lucas Burch, qui s'est barré une fois en avoir bien profité, elle s'est mise en tête que son départ n'avait pour objectif que d'amasser du blé pour fonder une famille. Sauf que le Burch s'en branle, qu'en fait il s'appelle Brown, qu'il s'est mis à la colle avec un dénommé Christmas, mulâtre pas très causant, ni très liant si l'on en croit ses collègues de la scierie dans laquelle il atterrit. Mais à force de tout faire à l'avenant, Brown se retrouve embringué dans une affaire de meurtre. Il est question aussi d'un prêtre défroqué, devenu conseiller et d'un cœur d'artichaud qui tentera tout pour que Lena retrouve son amant d'un jour.  
Lumières d'août passerait presque pour une bluette du dimanche n'était l'image de fonds des états du sud ségrégationnistes qui hantent ses pages. Ici le concept d'identité, la problématique et les réactions qu'elle suscite par la simple idée que Christmas a du sang noir, sont au cœur d'un bouquin pas évident à feuilleter. Rejeté par la communauté blanche, ne se sentant pas davantage appartenir à la noire, il erre comme une âme damnée, incapable de trouver le repos jusqu'à commettre l'irréparable. Viennent alors se croiser  plusieurs histoires qu'il est pas toujours facile de relier entre elles et dont on a du mal à percevoir le bien-fondé le tout mis en forme dans d'interminables flash-backs narratifs, alourdissant un récit bien monotone.

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